La revue Seuils a vu le jour il y a un an, initiée par Philippe Manevy, professeur, et élaborée par une classe d’hypokhâgne du Lycée Edouard Herriot. A l’aube d’une nouvelle parution, il est juste de leur rendre hommage.

​

          C’est une gageure qu’un second numéro ; il est nourri de l’envie de poursuivre l’effort entrepris ; il est aussi animé du désir de ne pas décevoir les lecteurs et les auteurs de la première heure.

​

          Les étudiants de cette année ont souhaité plonger dans « la nuit ».

​

          On peut imaginer les hypokhâgneux la tête farcie de textes évoquant la nuit… « Ibant obscuri sola sub nocte », « Longtemps, je me suis couché de bonne heure »… ; on peut les imaginer se récitant « Le crépuscule du soir », « Nuit rhénane », « Nuit de mai », « Nocturne », « Oceano nox », « Ô Nuit, Nuit douloureuse ! », et j’en passe…

​

          C’est sans compter sur leur modernité et leur créativité !

​

          La revue décline trois moments de la nuit.

​

          « Ténèbres » d’abord ; celles du cauchemar diurne comme du cauchemar nocturne ; celles de l’angoisse qui point au cœur des femmes traversant la nuit, celles du silence.

​

          « Clair-obscur » ensuite. A minuit, l’esprit créateur souffle et bruit d’une parole déjà entendue, « Il était une fois… » ; d’une parole qui dit la joie musarde d’un pierrot de lune et chante l’insomnie tandis que s’affairent les travailleurs de l’ombre.

​

          « Lumières » enfin. La nuit qui alimente les mythes s’illumine peu à peu au fil d’une déambulation qui saisit la lumière de la ville, de ses néons même, dans un rêve suave.

​

          Un grand merci à ceux qui ont participé à la réalisation de cette revue : Paul Ruellan, de l’association Livraisons, qui a suivi avec beaucoup de bienveillance et de conseils avisés la production des étudiants ; les professeurs, qui ont eu la gentillesse de les relire : Sarah Brunel, Fabien Cartron, Jean-Yves Huet, Marguerite Gagneur, Benjamin Laplante, Matthieu Lecoutre, Anne Robatel. Merci également à Mélynda Grimout pour son aide logistique.

 

​

Xavier Martin Laprade