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La lune-à-deux-dos

Yasmine Paitry / Camille Nedeljkovic / Emma Gutkind

La lune brille dans le lit au rythme suave des caresses. 

Si les corps obscurs se fondent dans les  

Plis d’un édredon défait, dans le creux de sa 

Poitrine et dans la chaleur de sa pupille, 

Les frissons fleurissent quand le soleil s’évanouit. 

Alors sonne l’heure dans la pénombre transpirante, 

Mouillée comme la langue. 

Désirs, jeunes âmes qui se trouvent. 

C’est la lente ardeur qui s’éveille tard, 

Passionnée par sa lèvre charnue et ouverte, 

Accueillant palais : il offre l’extase, peut-être. 

L’extase soupirant dans l’oreille gémit.  

Adore. 

Un doigt effleure, un peu …. 

Passion ! S’installe au milieu de l’orgie 

Sublime. 

La valse des voluptés découvre le fruit nu au fil des cœurs battants,  

Musique excitante. 

Se durcit la jouissance sous la constellation du péché doux 

Comme une braise rose ; il est temps de se réfugier dans la fleur 

Ouverte : une oasis de plaisir derrière l’orgasme liquide. 

Enivrons-nous grâce à l’indolente muse érotique qui s’étend sur l’herbe 

Humide de rosée qui gémit : 

« Fantasme d’une nuit, sers-toi de ma chair précieuse. » 

Pour un sous il la goûte doucement. 

Mais elle s’évade autrement. Lui il baise, elle pense, 

Le corps glaçon. 

Cette femme a des airs de tourmente : 

Le matin se lève elle a fini. 

Dehors il fait bleu marine,

Il est tard, rentre à la maison,

Laisse s’éteindre les vitrines,

Et rejoins-la sur l’édredon;

Laissez le manteau de la nuit

Envelopper vos corps moites,

Collés l’un à l’autre la fusion jaillit,

Elle est charmée qu’il la convoite.

La chaleur de leur peau luit,

Un parfum exquis s’en échappe,

Le bruit de leur danse sauvage fuit

Et le drap froissé, elle est béate;

Le chat danse avec sa souris,

Cette nuit est la sienne, il joue

A en perdre haleine, elle gémit

Sous les ardeurs du bellâtre, lui boue.

Quand le point d’orgue se laisse atteindre,

Ils s’aiment encore une nouvelle fois,

Après des milliers de secondes s’arrête l’étreinte,

Finir enlacés, essoufflés, est leur unique loi.

Car la Lune fuit le Soleil, ou bien

Elle le suit comme lui avec elle,

Et elle avec lui ; c’est alors qu’au petit matin,

La morosité revient et le devoir avec elle.

Il laisse sur l’oreiller ce qui était convenu,

Regrette ce matin qui fait fondre la nuit,

Et lui susurre gentiment, elle encore nue,

«À dans quatre jours bel oiseau de nuit».

Dehors il fait blanc matin,

Il est tôt, rentre à la maison,

Embrasser sur leurs fronts,

Tes innocents chérubins.

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